Année après année, le chou-fleur frais reste un produit incontournable de l’hiver. Après notre reportage auprès d’une productrice, nous vous invitons aujourd’hui à suivre le parcours d’un chou-fleur dans la plus grande plateforme logistique Prince de Bretagne, Vilar Gren, à Saint Pol-de-Léon (29).
En service depuis janvier 2021, cette station de 7 hectares, centralise les volumes, l’agréage, la préparation et les expéditions de la majorité des légumes frais de la Sica de Saint Pol de Léon, coopérative agricole du Nord Finistère. Un outil collectif moderne, à la pointe du suivi qualité et traçabilité des légumes frais. En route pour Saint Pol où nous attend Sébastien Saliou, responsable d’ordonnancement des ventes.
Nous retrouvons Sébastien à son bureau, à deux pas des quais de déchargement dédiés. « C’est ici que nous récupérons toutes les données du marché : les volumes de produits conditionnés à la ferme ou en station dans les ateliers, les commandes des négociants… Le rôle de notre service est d’assurer la cohérence entre le marché, les négociants et les producteurs, sur l’ensemble des références. La bonne référence doit aller chez le bon client, à l’heure, en quantité suffisante… Ici, c’est la tour de contrôle de tout le pilotage. »
Vilar Gren, une station unique pour consolider les volumes
Installé juste à côté du pôle ordonnancement des ventes, le pôle transfert inter-sites assure le ramassage et le rapatriement des flux depuis les autres stations de la SICA, réparties de la pointe de Brest jusqu’à la baie de Plougasnou, dans lesquelles les producteurs ont livré leur production. En effet, les stations historiques de la coopérative ont été conservées après l’ouverture de Vilar Gren, mais ont été transformées en station de collecte. Aujourd’hui, 80 % des légumes récoltés par les producteurs de la Sica, sont acheminés à Vilar Gren, soit directement par les adhérents, soit via des navettes.
« Pour le chou-fleur, les producteurs assurent le conditionnement des légumes directement au champ, et assurent les livraisons selon les besoins exprimés par la station.
Le rapatriement permet de consolider la majorité des volumes sur la station de Vilar Gren. Toute la logistique est concentrée ici. Cela permet d’être plus performant, avec des camions complets ou multiproduits qui partent directement d’ici. Cela évite aux camions des négociants de devoir faire le tour des différentes stations et limite ainsi le coût logistique. »
Traçabilité, Vilar Gren une station de conditionnement à la pointe
La construction de cette nouvelle station de conditionnement a été motivée par la volonté des des dirigeants de la Sica de disposer d’un outil plus performant, qui répondrait davantage aux besoins du marché. L’objectif est atteint avec l’obtention de la certification IFS Food.
« Nous disposons aussi d’un outil informatique très puissant qui nous permet d’assurer la traçabilité des produits en temps réel. Les négociants peuvent savoir à chaque instant où se trouve leur marchandise sur le site et suivre son avancement. Cela évite les allers-retours. C’est un vrai gain de temps. »
Qualité et conformité des choux-fleurs frais
Après nous avoir présenté la station et expliqué son fonctionnement, Sébastien nous accorde une visite du site. Nous commençons par le quai de déchargement. Il est encore tôt ce matin de février, mais plusieurs producteurs assurent déjà la livraison de leurs légumes. Parmi elles, de beaux choux-fleurs frais. Avant de franchir la porte de la station, la marchandise est vérifiée pour s’assurer de sa conformité. Taille des choux-fleurs, calibre, coloration de la pomme, aspect du feuillage… Tout est contrôlé.
« C’est Agréa, un organisme indépendant qui se charge de vérifier que les produits livrés sont conformes au cahier des charges. Les producteurs sont libres de choisir la classification de leurs légumes. Ils déclarent leurs volumes, ainsi la catégorie visée via une application mobile. Si Agréa confirme la conformité, les produits passent à l’étape suivante. Sinon, le producteur est rappelé et a le choix entre assurer le tri de sa marchandise pour répondre au cahier des charges de la catégorie annoncée, soit de déclasser sa marchandise à une catégorie inférieure. »
Parcours du chou-fleur frais, aucune place pour l’improvisation
Une fois l’étape de réception passée, les palettes réceptionnées sont étiquetées. Type de produit, calibre, catégorie, origine… Tout y est indiqué. Avant d’entrer sur la plateforme, le cariste attribue une seconde étiquette à la marchandise, en précisant cette fois à quel client elle est destinée, à quelle date et à quelle heure elle a été mise à disposition, le numéro de commande et le numéro de transaction.
« A chaque étape de son parcours dans la station, cette étiquette, augmentée d’un QR code, est scannée. À chaque fois, l’information est enregistrée dans l’ERP. C’est grâce à ce procédé que les équipes de Pouliquen peuvent suivre les marchandises en temps réel. »
« Il y a deux parcours possibles pour les choux-fleurs, qui varient selon la demande du client. En cas de départ immédiat, les légumes sont mis à disposition sur les quais de chargement des négociants. S’il s’agit d’un départ différé, les marchandises vont passer 12 heures dans une chambre froide humide. Cette étape permet de refroidir le légume à cœur. Elle est particulièrement intéressante lorsque les températures sont plus douces qu’aujourd’hui. Cela assure une meilleure conservation. »
Prêts à livrer !
Le flux des choux-fleurs frais est relativement simple, car le conditionnement est assuré directement au champ, par les producteurs. Pour les autres légumes, comme la tomate ou le brocoli, des ateliers de conditionnement dédiés ont été créés à Vilar Gren.
Mais pour l’heure, notre visite s’achève sur la zone de chargement où un quai a été attribué à chacun des quinze plus gros négociants Prince de Bretagne, dont Pouliquen.
La matinée avance, les palettes s’alignent sur les quais. Il sera pour elles bientôt l’heure du départ.